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Le collier d’Hélène – 2003

De Carole Fréchette – Mise en scène de Guy Theunissen.

Hélène est une femme québécoise, une intellectuelle qui habite à Montréal. Nous sommes à Beyrouth, à l’issue d’un colloque auquel elle vient de participer. Elle a perdu un collier sans valeur – évanescent, lui a dit le vendeur- et part à sa recherche à travers la ville et les divers endroits qu’elle a déjà fréquentés. Elle est accompagnée dans son périple par Nabil, taximan qui sera à la fois son guide et un ange bienveillant.
Notre héroïne va être confrontée dans sa recherche à différents personnages : un contremaître qui rebâtit sur les ruines, une mère qui tente de se maintenir en vie dans la recherche compulsive de la balle rouge de son fils abattu par des snipers, un homme qui a tout perdu et un marchant ambulant.
Ce collier évanescent va apparaître au sommet d’une vague de la mer pour disparaître à jamais. La perte définitive d’une part de soi et, peut-être, une nouvelle ouverture sur le monde concrétisée par une simple pierre que Nabil déposera dans les mains d’Hélène.
Yalla !

Petit bonheur théâtral et humain à partager. M.Friche, 23 janvier 2004, Le Vif / L’Express.

Il s’agit d’un questionnement sur notre rapport d’occidental à la douleur du monde. Comment trouver une voie différente des deux attitudes occidentales les plus courantes : le sentiment d’impuissance (au pire … l’indifférence) ou la culpabilité.

Je voudrais, avec Carole Fréchette, tenter la voie du dialogue, la voie de la rencontre, la voie de la reconnaissance mutuelle. Je suis persuadé, pour en avoir fait l’expérience concrète, qu’une vraie rencontre entre le Nord et le Sud ne peut passer que par une reconnaissance mutuelle de la réalité – de la douleur et de l’espoir – de l’autre. Ce ne sont pas de « bons sentiments judéo-chrétiens » qui m’animent ici mais bien le fruit d’une vraie rencontre « d’Homme à Homme » avec des gens qui me ressemble et qui, pourtant vivent des réalités, des contextes tout autres. Lorsque j’apprends que Marie-Augustine Diatta s’est noyée avec sa fille dans le naufrage du Joola au large des côtes de la Casamance (Sénégal), ce n’est pas sur le monde que je pleure mais sur une amie merveilleuse que je ne verrai plus.
« Le Collier d’Hélène » parle des morts de Beyrouth et pourtant, c’est de la mort de Marie-Augustine, de cette douleur précise que le spectacle parlera … de notre douleur à tous. J’espère que vous me comprenez …
  Guy Theunissen – auteur et metteur en scène


Photos : Grégory Hiétin et Véronique Vercheval